Violon/accordéon
Dans ce blog de réflexions,
j’aimerais insister sur l’un des paradoxes de notre musique.
Au milieu du siècle le
violon s’est effacé devant l’accordéon, un instrument plus puissant c’est sûr !
(mais plus efficace pour la danse… çà l’est moins).
En fait le violon, de par
sa structure, pouvait s’adapter à tous les genres de musique.
Dans l’esprit des gents,
il devait représenter le passé, comme leur patois (terme très péjoratif
quoiqu’on en dise). L’accordéon avec sa mécanique, sa puissance, annonçait l’avenir radieux et raisonnable
du monde. Le violon retournait à sa place parmi l’élite et tout le monde était content.
Mais cette fin a été
peut-être une chance pour nous et pour la richesse humaine.
En effet, l’évolution
musicale avait déjà commencé avec l’intégration de chansons parisiennes dans le
répertoire mais celles-ci continuait à être jouées d’une manière archaïque.
Les violonaires ont
arrêté de jouer jeunes tout en gardant, malgré leur âge, la technique de jeu
ancienne que les collecteurs ont pu recueillir dans les années 70.
Si le violon avait continué d’être utilisé dans la vie sociale, il se serait adapté en permanence * et aurait perdu de son originalité, se serait banalisé et toute cette beauté de jeu aurait disparu et notre plaisir actuel avec.
Avec dérision on peut dire
que l’on joue une musique de l’élite (élue par nous en tout cas ).
* il suffit d’écouter
pour le chromatique, les premiers enregistrements de Ségurel et les
enregistrements actuels des accordéonnistes pour ressentir cet appauvrissement
(cadence et dynamique de jeu).