Dos CDs miraudios

8 février 2010

Le CD indispensable de collectage (1975/1978) qu’il faut avoir, pour l’écouter et pour travailler les morceaux.
Peyrat, Chamberet Malthieu, Lamour…vous font découvrir leur immense talant musical qui baigne dans une grande culture du pays.
« Violoneux corréziens - jugar dau violon - » d’abord paru en vinyl 33 tours en 1979 puis masterisé en 2001 CRMT.
La plupart des violonaires limousins vivaient dans le Bas Limousin en Corrèze.
Ils ont généralement arrêté leur activité de violonaire (Bals et noces) vers 1930/1945).
Après la guerre il n’y a plus eu de transmission aux nouvelles générations.
Mais chez nous le violon n’a jamais été considéré comme un marqueur culturel.
L’accordéon diatonique puis chromatique (fabriqué en Corrèze, Dedenis puis Maugein ) a débarqué et le violon a laissé sa place en silence. Tout cette culture musicale si originale a sombré dans l’oublie.
Car l’instrument d’une musique populaire n’est pas toujours interchangeable.
L’instrument puissant et tempéré plein de boutons, après avoir contribué à la suppression du bourdon de la cabrette, n’ a plus eu besoin de cet objet archaïque, le violon, ni tout a fait populaire ni savant qui donnait une musique juste pour le violon à bourdon et fausse pour la musique tempérée officielle.

Le deuxième CD à réécouter souvent c’est le « Trio Violon -la concordance des temps- ».(avec Olivier Durif, J-P Champeval et J-F Vrod) 1991 SILEX.
La puissance magique ! ou ce que l’on peut faire de sophistiqué et de moderne tout en respectant l’esprit et les codes de cette musique. Ici, pas besoin de guitare électrique de sample, de saxo, batterie.
Pour se croire progressiste ? (c’était sauf le sample déjà le cas du temps de ma lointaine jeunesse).
Seulement trois musiciens acoustiques tous anciens collecteurs qui se sont frottés à la science et à l’âme (l’eime en occitan) des anciens et ont travaillé sur bandes pour en saisir la profondeur.
Une association de rythmes, une combinaison de sons si improbable qui prolongent les
productions passées des violonaires (cela ne doit pas être si facile car ça n’a pas été repris depuis).
Les violonaires populaires n’étaient pas des virtuoses mais ils avaient quelque chose qui est difficile à attraper maintenant.
La virtuosité s’apprend avec beaucoup de sueur et de temps (et de mal au bras), alors que pour jouer une vraie bourrée toute simple (avec cadence, doigtés mobiles..), il faut peut-être y être tombé dedans au bon moment.

Ivon