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VIOLONS  (mai MUSICAS e CULTURAS) TRADICIONAUS e POPULARIS de LEMOSIN-AUVERNHA
VIOLONS (mai MUSICAS e CULTURAS) TRADICIONAUS e POPULARIS de LEMOSIN-AUVERNHA
  • A partir des collectages de violon traditionnel en Limousin et en Auvergne, nous voulons participer à la diffusion de cette musique si riche et si belle. Ce site rassemble tout ce qui concerne cette tradition de violon , en français et en occitan.
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1 septembre 2014

Du journal "LA MONTAGNE" du 28/O8/14 : "René

Du journal "LA MONTAGNE" du 28/O8/14 : 
"René Tissandier, le dernier violoneux de l’Artense en exercice

 

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À 89 ans, René Tissandier est le dernier musicien-violoneux de l’Artense. Ce territoire a pourtant été « l’un des foyers les plus intenses de cette forte tradition de violon populaire ». Et s’il a fait une incursion dans le musette, le Cantalien est toujours resté fidèle à ce folklore auvergnat. - photo lucie paulus
À 89 ans, René Tissandier est le dernier violoneux de l’Artense. Nostalgique de ces belles années musicales, il garde ses beaux souvenirs bien au chaud, là-haut dans sa ferme de La Coste.
Tourne le violon depuis soixante-dix ans «ah, si j'avais pu prendre des cours de musique, mais je serai une star… internationale », éclate de rire René Tissandier. Et pourtant, ce musicien est bel et bien une star. Un trésor du Cantal même. « On me présente comme le dernier violoneux de l'Artense, quand je joue avec la chorale Saint-Rémy. On m'applaudit mais je crois que c'est surtout pour mon âge », rit-il de plus belle. L'humour de ce musicien de 89 ans n'a pas pris une ride. Certes, les copains violoneux s'en sont tous allés au paradis des musiciens. Cela lui fait bien du mal à René. Mais les larmes, il les garde cachées tout au fond du c'ur. Dans sa petite ferme de La Coste, il cultive plutôt sa joie de vivre parmi les siens et ses animaux. Tout près du petit rocher où tout a commencé au début des années trente. À l'époque, il y avait un violon dans toutes les maisons de l'Artense. Chez les Tissandier, il y avait celui du grand-père. Un violon pas bien vaillant, mais suffisamment costaud pour supporter les premiers coups d'archet de René quand l'instrument a commencé à lui chatouiller les oreilles. « J'avais un professeur qui avait un violon dans la classe. Il nous apprenait à chanter et quand ça n'allait pas, il nous donnait un petit coup d'archet sur la tête. » Ce professeur lui apprendra à « accorder l'instrument ». « À l'oreille » Un jour, il prend la direction de Bort-les-Orgues où se donnent des cours de violon. « Quand je m'y suis présenté, le professeur âgé m'a dit qu'il venait d'arrêter. Je suis revenu bredouille avec mon violon sur le vélo. » Loin de se décourager, le jeune homme de 16 ans redouble ses efforts, le « soir après l'école », sur son petit rocher de La Coste. Tant et si bien qu'après quelques fausses notes allant s'écraser contre la pierre, il finit par jouer… Au clair de la lune. Aujourd'hui encore, le monsieur de 89 ans n'est pas peu fier d'avoir réussi cet exploit, seul. « J'ai appris le violon, rien qu'à l'oreille ! » Fasciné par l'ambiance qui se dégage, il se lance de l'autre côté de la piste et monte sur l'estrade, instrument en main, à l'âge de 19 ans. Durant deux ans, le violoneux anime les bals des hameaux autour de Champs-sur-Tarentaine. Et allez savoir pourquoi, il mettra le violon en sourdine quelques années, même s'il lui arrive, entre autres, de faire danser la noce avec un copain batteur. « Mais quand vous avez la musique dans la peau, ça ne vous passe pas comme ça ! », confie le musicien. « Je n'étais jamais fatigué. J'étais endiablé » Voilà qu'à 45 ans, le démon de la danse reprend son archet. Avec des copains, René Tissandier fonde alors Artense musette, groupe composé d'un violon, d'un accordéon chromatique, d'un diatonique et d'une cabrette. Il en est le chef d'orchestre. Le début d'une aventure musicale qui va durer vingt-cinq ans. « On allait partout. On jouait les samedis et les dimanches. Il y avait 150 à 200 couples qui dansaient. On attaquait à 15 heures et on terminait à 20 heures. À 14 h 30, il y avait déjà des danseurs qui étaient là. Bon, c'est vrai que certains arrivaient vers 18 heures, pour ne pas payer. À 20 heures, quand on terminait, ils disaient : "C'est tout ! Vous n'avez pas beaucoup joué les gars !" C'était toujours les mêmes clients… », se moque-t-il gentiment. En se remémorant ces belles années, le violoneux, qui avait la particularité de jouer debout, souffle de bonheur : « C'était un temps formidable, une belle époque. Je n'étais jamais fatigué. J'étais endiablé. Les gens étaient heureux, ça nous donnait des ailes. » Ces ailes, il continue de les déployer avec les Chanigots, notamment. Groupe portant le nom de « petites pommes des bois » et avec lequel il a, voilà deux ans, enregistré un disque de musiques traditionnelles, ses premières amours. Durant cet été, au fil des fêtes des villages de l'Artense, il a accompagné la chorale Saint-Rémy de Champs, dans laquelle chante l'une de ses filles. Les chanceux pourront d'ailleurs le croiser avec son violon, vendredi prochain à Madic."
Chemcha Rabhi

Ivon

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